Depuis que Monsieur 3xrien et moi sommes libérés de toute obligation parentale, nous mettons les bouchées doubles pour explorer le monde. Ce ne sont pas nos genoux qui craquent et nos douleurs lombaires qui vont nous arrêter. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que nous nous sommes empressés de découvrir Oman – et plus particulièrement Mascate (ou Muscat, mais cela me fait toujours penser au raisin !) – lors d’une escale entre la France et la Malaisie.
Oman est un pays grand comme l’Italie, coincé entre le Yémen et l'Arabie Saoudite. C’est un pays montagneux, entouré de sable et d’une eau bleu azur. Contrairement à ses voisins, il a conservé sa douceur de vivre et sa chaleur humaine. Les omanis sont des gens qui sourient !
Mascate est une toute petite capitale nichée entre les escarpements du massif du Hajar et de la mer d’Oman. Située sur la côte du golfe d’Oman, c’est l’une des plus anciennes villes du Moyen-Orient. Le centre ancien tient littéralement dans un mouchoir de poche alors que la ville moderne s’étend sur des kilomètres le long de la côte. Les gratte-ciel y sont interdits, pas d'immeuble de plus de 12 étages ! Presque toutes les maisons et bâtiments sont blanchis à la chaux. Pour toute autre couleur, il faut demander la permission au gouvernement et avoir une bonne raison pour justifier cet accès de folie !
Comme nous voulions une immersion totale dans ce pays riche en contraste, nous avons opté pour une petite pension située près de l’ancien port, dans les ruelles de Muttrah.
Nous sommes arrivés un matin tôt, un peu déboussolés par une nuit sans sommeil et souffrant du décalage horaire. En attendant que notre chambre soit prête, nous avons arpenté les petites ruelles. Le choc culturel a été total, le dépaysement complet. Je me suis même demandée si nous avions fait le bon choix. Mais que nenni !
Passage obligé par le souk qui venait juste d’ouvrir ses portes, seuls touristes à l’horizon, nous avons été une proie facile. Mais après tant d’années en Asie le marchandage me fatigue et nous avons pris la fuite, écrasés par la chaleur. À Oman, les étés sont brûlants et les températures atteignent parfois les 50°. Même si nous étions déjà en novembre, la différence entre Paris et Mascate était tout de même de 20°. Fille Aînée, sort de ce jean qui te colle à la peau !!
Les pieds dans l’eau. Après une bonne nuit de sommeil, il nous fallait de la fraîcheur. Oman est un désert où de rares pluies torrentielles ont creusé des vallées profondes : les wadis. Un wadi est un canyon creusé dans la roche par la rivière. C’est un système écologique unique, un oasis parfait, un paradis d’eau douce entouré de verdure.
Nous sommes partis à la conquête de Wadi Shab, à 2 heures de route de Mascate. Une courte traversée en bateau pour rejoindre l’autre rive, une randonnée de 45 minutes (ou plus si vous êtes accros de photos) dans le lit asséché de la rivière, entre les parois du canyon et nous y étions.
L’eau claire est délicieuse ! Plus vous avancez, plus les bassins deviennent profonds jusqu'à aboutir à une grotte dans laquelle il faut se faufiler entre des murs très étroits. La récompense ultime !
Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés au gouffre de Bimah ; la plus belle piscine naturelle du monde !
Certains disent qu’elle s’est formée suite à la chute d’une météorite mais il ne s’agit que d’une érosion du sol calcaire qui a créé ce trou énorme dans lequel se déverse la mer. 20 mètres de profondeur, une eau turquoise, et des Garra Rufa, petits poissons qui vous grignotent et chatouillent les orteils comme dans un spa. Cure thermale sans frais !
Inutile de vous dire qu’après cette première journée, il n’a pas fallu nous prier pour fermer les yeux.
Une mosquée à ne pas manquer ! Notre deuxième journée a été beaucoup plus tranquille.
Mascate possède de nombreuses mosquées et la plus réputée est la Grande Mosquée du Sultan Qabus, inaugurée en 2001. Sortie tout droit d’un conte de mille et une nuits, cette mosquée a mis 6 ans a être construite. Elle est dotée de cinq minarets – symbolisant les cinq piliers de l’Islam - dont le plus grand mesure plus de 91 mètres de hauteur.
Mais ce qui vous en met plein les mirettes, c’est ce chandelier de 14 mètres de haut qui compte 600 000 cristaux Swarosvski, serti d’or de 24 carats et comprenant 1 122 ampoules. Ce n'est pas moi qui ferais la poussière !
Attendez, ce n’est pas tout ! Le tapis persan de la salle de prière principale (qui peut accueillir 6 500 fidèles) est le plus grand tapis monobloc – entièrement tissé à la main par 600 femmes - du monde. Il mesure 70 m sur 60 et pèse 21 tonnes ! Un vrai délire !
Inutile de vous dire qu’à partir de maintenant, plus aucune mosquée n’aura grâce à nos yeux ! Qui peut rivaliser ?
Prendre de la hauteur : le fort de Muttrah. Voyager à Oman, c’est s’attendre à croiser sur sa route une multitude de forts et de châteaux. Il en existe plus de 500.
Ces énormes fortifications ont chacune contribué au système de défense des côtes contre les envahisseurs. Surtout lors de l’occupation portugaise.
Pour nous remettre de nos efforts (il nous a fallu grimper plus de 100 marches en pleine chaleur), nous avons passé la fin de l’après-midi sur un dhow pour longer la côte et admirer le coucher de soleil.
Les dhows sont des bateaux cousus main, à l’ancienne. Les clous sont remplacés par des cordes et des racines d’arbre ce qui leur vaut leur surnom.
À l’eau ! Notre troisième et dernier jour a débuté par une virée en mer pour admirer les dauphins. Incroyable, ils étaient partout !
Et petit moment détente à faire de la plongée pour admirer les poissons colorés, les coraux et surtout les tortues vertes !
Comme il nous restait une après-midi de libre, nous sommes passés au musée national et avons admiré le palais royal situé en face.
Ce palais fait partie des trésors de la ville depuis 1972. C’est la résidence officielle du sultan mais il n’y habite pas. Il se contente d’y recevoir ses hôtes de marque en visite.
Ce palais est un exemple d’architecture islamique moderne mais je dois vous avouer qu’il nous a laissé un peu perplexe. Nous avons préféré le spectacle de rue : la fête nationale avait lieu la semaine suivante et les locaux venaient répéter en grande pompe les célébrations à venir.
Ainsi s’est achevé notre séjour. Oman est classé parmi les pays les plus stables et les plus sûrs au monde. Il regorge de richesses, de grands espaces naturels et de bijoux d’architecture. Les omanis font preuve d’une hospitalité chaleureuse.
Tout en s’ouvrant au monde, Oman veille à préserver ses coutumes, traditions et patrimoine. Et il nous a donné envie d’y retourner. Vous ai-je tenté ?